Puis vient l’heure du soir, environ l’heure de souper, au temps de l’été, tout au bout de l’allée.
Déjà les convives se sont retrouvés pour préparer le repas. Chacun apporte son aide pour dresser la table, disposer des fleurs et allumer les chandeliers. Tout doit être apporté au Trianon, même les nappes. Alors, un joyeux va-et-vient s’organise pour faire passer les objets familiers d’un monde à l’autre. La lumière du jour s’échappe, c’est le moment de rentrer dans la cabane.
Dehors, les bougies, régulièrement alignées sur le chemin, unissent le repas animé au calme de la nuit.
La maison s’éloigne et les convives se rapprochent : la pièce est de moindre taille, les conversations plus joyeuses et plus intimes. Les flammes se reflètent dans les yeux des voisins et leur donnent des traits doux. Chacun perçoit l’atmosphère originale qui règne au fond des bois. En secret, pas un ne manque de s’échapper un instant pour imaginer les histoires que renferme la bâtisse. Un prisonnier s’y réfugia, dit-on, habité par la peur et le désir de vivre.
Peu à peu, les flammes des bougies descendent vers le calice qui les tient. Ici, pas de montre, ni de course. La fin du repas survient lorsque la cire a presque disparu. On s’en retourne alors à la maison, guidé par les lumières discrètes des étoiles, le son des voix et les éclats de rire qui montent dans la nuit.